Jean Paul Soro

EN DECEMBRE ,ON EST ENSEMBLE

Décembre, voici un mois qui donne des insomnies à plus d’un. Décembre on le sait est un mois plein de surprises tant désagréable qu’agréable. Le douzième mois de l’année est l’un des mois convoité et redouté mais pourquoi tant de tension et d’attention pour un mois. Allez- y comprendre quelque chose…

Décembre, l’heure des bilans…

Chaque année on assiste à une mobilisation sans pareille pour le douzième mois de l’année. C’est en Décembre qu’on fait le bilan de tout ce qui s’est passé dans l’année. On fait ainsi un nouveau calendrier pour la nouvelle année. On consulte son agenda afin de régler les créanciers et payer toutes ses dettes. Bref on veut devenir une nouvelle personne. Après un bilan sommaire, on pense tout de suite aux dépenses. Ah ! C’est le côté sombre de Décembre. Notre poche doit faire face aux dépenses de Noël, du 31 Décembre et du 1er Janvier. Ces trois jours de festivités absorbent tout le budget du mois et c’est très souvent appauvrit comme un rat d’église qu’ont sort de cette période fête.

Dans la capitale économique Ivoirienne, Abidjan, c’est une période de joie collective. Les visages sont rayonnants, des coiffures spectaculaires dignes de Hollywood trônent sur les têtes des femmes et les hommes sont tous beaux. Abidjan on dit dans le langage de la rue ‘’En Décembre, Abidjan est risqué’’.

Ah ! Les femmes

Ah ! Les femmes c’est le titre d’un ouvrage d’Isaïe Biton Koulibaly, où il évoque les caprices de la femme sans pouvoir la découvrir. Cet auteur à plusieurs autres ouvrages consacré à la femme comme pour dire qu’il y a beaucoup à dire sur la femme et qu’un seul livre ne suffit pas pour la décrire. Pour les femmes le mois de Décembre est un mois plein d’enjeu. Elles doivent acheter de nouveaux vêtements, faire de nouvelles coiffures, changer les chaussures, renouveler la garde robe et patati et patata. Tout cela a un coût. Elles comptent sur l’argent des prétendants pour acheter tout cela. Les femmes d’Abidjan sont cachotières, impossible de les apprivoiser. Elles sont rebelles. On peut ajouter ce nouveau qualificatif à leurs personnalités caméléon. Le caméléon on le sait est un animal qui à la capacité de changer de couleur en fonction de l’endroit où il se trouve. Pour capturer l’argent de leurs prétendants, elles sont prêtes à tout. En Décembre une fille qu’on courtise depuis des mois sans résultat peut soudainement devenir gentille. Si vous êtes un infatigable dragueur, un séducteur né en Décembre vous en aurez pour votre compte. Elles sont tout ouïes et sont à l’affût du premier gaou qui se pointe. Des filles n’hésitent même pas à dépoussiérer les anciennes relations pour augmenter leurs gains. Ah ! Les femmes, elles sont terribles.

La fuite en avant des hommes…

C’est aussi un mois à problème pour les hommes à femmes1. Pour ne pas faire face aux multiples dépenses engendrées par leurs nombreuses copines. Certains hommes usent de stratégie toute aussi funeste les unes que les autres pour rompre avec leurs dulcinées. Mon cousin me confiait en début de semaine qu’il avait essayé de se disputer avec sa femme (histoire de trouver un argument pour se soustraire aux dépenses de décembre). Il avait beau insulté, faire la moue, rentrer tard le soir, bouder la cuisine de sa femme, elle était imperturbable. Il avait fait tout ce qui pouvait énerver sa femme habituellement mais rien, elle est restée zen. Face à cette à cette endurance des femmes, les hommes ont décidé de devenir plus virulents. Ils créent des situations bizarre pour se soustraire des dépenses. Eéééh, garçon d’Abidjan y a pas l’homme.

Décembre, le mois le plus court…

Le mois de Décembre est un mois éclair. Il passe à la vitesse du son. Il passe surtout vite pour les fonctionnaires ivoiriens. A peine le salaire est perçu que les Dépenses de Décembre se pointent : les habits et les cadeaux des enfants, les coups de main aux petites copines qui sont dehors sans compter les dépenses habituels. Face à cette pression certains sont tentés de doubler leurs copines et copains. Comme on le dit en Décembre, tout le monde est vacciné. Bonne fête à tous.

« Bidoungkpwattchallenge », le buzz qui prend de l’ampleur au Cameroun

Entre Thomas Sankara et Madagascar, des liens forts

Clara Delcroix – Les Pépites de Mondoblog


Récit d’un voyage à Antananarivo : Tangasoa ! Bienvenue à Antananarivo

Lorsqu’on arrive à Antananarivo, on est tout de suite frappé par le paysage fantastique du paysage et la chaleur des malgaches. Tout cette chaleur s’est exprimé pendant le XVI ème sommet de la francophonie et nous a permis de découvrir  ce petit quelque chose du malgache…

Nous voici à Antananarivo la capitale Malgache. A travers les vitres du bus qui nous transporte de l’aéroport à l’hotel Anjary situé dans le quartier Tsalarana*. Cette première traversée me donne un avant goût de ce que peux offrir Antananarivo.
Antananarivo une ville historique…
De la vitre de la voiture, je peux voir des maisons au style colonial aligné comme de petites boîtes d’allumettes. Je suis tout de suite frappé par l’ordre dans lequel ces maisons sont construites. On aurait dit que le concepteur de cette ville voulait reproduire un paysage de campagne française. Pratiquement toutes les rues sont bitumées et certaines rues ont même du pavé qui date de 1960. L’architecture des maisons nous plonge dans l’univers colonial.

 

La capitale du métissage…

Un restaurateur m’a confié qu’Antananarivo est peuplé en majorité d’expatrié. J’ai dit waouh ! Et comme j’avais beaucoup d’intérêt pour la conversation avec une tête de quelqu’un qui veut dire Bah ! C’est quel affaire ça ? Il me dit sur le ton de la confidence moi par exemple mon arrière, arrière grand père, je ne l’ai pas connu, il est venu ici à Madagascar il ya 200 ans.

 

A Madagascar on peut trouver des malgaches d’origines asiatiques : chinoises, indiennes et aussi d’Afrique noire. Les Malgaches sont on peut le dire un peuple cosmopolite d’où le thème du XVI sommet de la francophonie Libre ensemble.

Francophonie sans cacophonie…

Le XVI sommet de la Francophonie s’installe à Madagascar et c’est l’occasion pour Antananarivo la ville hôte de faire sa belle. N’est-il pas normal de présenter son meilleur jour à des étrangers ?
Le constat général est que la ville est propre pas de monticules d’ordures dans les rues sauf quelques mendiants abordent des véhicules pour demander de l’argent. Bien. Tout est à sa place. La circulation est fluide tout le long du parcours vers le village de la francophonie.
Cette idée de nostalgie du passé est renforcée par le type de véhicule que l’on rencontre dans les rues. Des Peugeot de l’époque coloniale qui servent de taxi. On peut le dire à Antananarivo on aime le passé.

Voiture de Antananarivo
Voiture de Antananarivo

Les malgaches et le malagsy…

Le malagasy est la langue que les malgaches parlent dans la rue et partout. Le malagasy côtoie le français sur les affiches et les pancartes officielle ainsi que les panneaux de circulation. Certaines mêmes sont totalement en malagasy. Aussi pour converser avec ses gens sympathiques il faut connaître un minimun de malagasy par exemple savoir dire Salam pour dire Bonjour ça va? .

Il est important de noter que le madagascar est l’un des pays à avoir une langue nationale. C’est tout le contraire dans nos pays de l’Afrique subsaharienne où le simple fait de choisir un dialecte comme langue nationale fait planer le spectre d’une guerre civile.

Après un séjour inoubliable à Antanarivo l’heure est venu pour les Mondoblogeurs de lever le camp avec le souvenir agréable de la cuisine malgache.

Séjour à Antananarivo : une affaire de viande de zébu au menu

Alerte : Mondoblogueurs à Antananarivo

[MONDOBLOG] à Antananarivo


Récit d’un voyage à Antananarivo : mon premier vol

La vie est faite d’expérience et  l’invitation de Rfi Mondoblog à Madagascar m’a fait vivre une nouvelle expérience. Je vous conterai au fil des jours les faits dont je suis le principal témoin. Mais avant découvrez cette première expérience que j’ai vécu dans l’avion…

 

Depuis mon jeune âge, j’entendais ma grand-mère dire ce proverbe ‘’ Un jeune qui a fait cent villages est plus sage qu’un vieillard qui a vécu 100 ans’’. Je me retrouve un peu dans la peau de ce jeune homme qui a fait 100 villages. Mon métier de reporter à Business 24 Africa, la première chaîne d’informations économique en Afrique m’a fait découvrir plusieurs villes de la Côte d’Ivoire. Et aujourd’ hui je suis à Antananarivo en Madagascar.

L’avion ce n’est pas si terrible… 

Cette fois grâce à Mondoblog je connais Madagascar et sa très belle architecture. Oui je sais. Une question légitime taraude votre esprit fouineur ‘’ Comment il a fait pour aller à Madagascar ?’’ J’ai fait comme tout le monde, je suis monté dans un avion. L’avion ce n’est pas comme le train ni comme le gbaka (véhicule de transport en commun à Abidjan)  où on n’a pas droit au minimum respect. Dans l’avion on vous sert des petits plats avec entrée ; résistance et sortie.

J’étais donc assis dans l’avion de Kenya Airways avec pour voisin un ivoirien qui se rendait à Madagascar comme moi. Je le voyais donc très à l’aise je décidais donc de l’imiter en tant que gaou (expression ivoirienne qui qualifie un novice ou une personne qui n’est pas un habitué d’un endroit). Je suivais et appliquais le moindre de ses mouvements. J’aurais pu suivre le conseil du célèbre écrivain africain  Hampâté Bâ  qui disait ceci dans son roman L’étrange destin de wangrin : celui qui pose trop de questions est un emmerdeur mais il ne mourra pas ignorant. Mais que Non ! Je me jouais les connaisseurs et pas question pour moi de demander quoique ce soit à mon voisin.

 Connaisseur connaît, ignorant ignore…

Mon voisin n’était pas trop bavard et mes tentatives pour briser la glace étaient toutes vouées à l’échec. Soudain le commandant de bord nous demande de mettre les ceintures de sécurité car on est prêt pour le décollage. C’est à ce moment que je vis les mains tremblantes de mon voisin. Il tremblait comme un vieux bananier malmené par le vent. Une petite goutte  de sueur sortait de ses cheveux crépus. Il était accroché à son fauteuil comme un enfant qu’on veut séparer de sa mère. Je compris alors tout le sens de cet autre proverbe de ma grande mère qui disait qu’il ne faut jamais se fier à ce que les yeux nous montrent.  Mon voisin que je prenais pour un connaisseur de l’avion n’était qu’un gaou endimanché comme moi.

A suivre…

 

 

 


L’élection américaine vue par les Ivoiriens

 

Les ivoiriens sont-ils des américains ? Difficile de le dire. Une chose est sûre cette élection a suscité des débats dans tous les milieux en Côte d’Ivoire. Qu’on soit dans un bureau climatisé au Plateau ou dans un grin de thé à Abobo, les discussions tournaient autour de l’élection américaine et la victoire presque certaine de la candidate démocrate Hillary Clinton.  Et pourtant surprise Trump le républicain, nous a tous laissés Hilare…

 

L’élection  présidentielle aux Etats-Unis a suscité beaucoup de réactions dans tous les milieux en Côte d’Ivoire. Qu’on soit à Adjamé, Abobo ou dans la commune cossue de Cocody les avis étaient partagés. Comme on le sait les Africains  précisément les ivoiriens suivaient avec un intérêt particulier les élections américaines.

Certains ne juraient que par le nom de Hillary Clinton qui selon eux étaient plus présidentiable que Donald Trump. D’autres avaient pris fait et cause pour le candidat des Républicains. Ceux là ce sont ‘les prophètes’’ comme N’gana Konaté, journaliste reporter  à la RTI (Radiodiffusion Télévision, Ivoirienne) qui prédisait une victoire éclatante de Donald Trump face à Hillary Clinton. Et puis à côté de ceux là, il y avait les indécis comme le bloggeur ivoirien Daouda Sa majesté Coulibaly qui a fait une publication sur Facebook  où il présageait que Trump aura le vote de la masse et Hillary le vote des grands électeurs.

Tout le monde s’est presque trompé…

Le 09 novembre au petit matin alors que je prenais ma tasse de café à Cocody  au kiosque chez Diallo, le journal de France 24 annonce l’élection surprise de Trump. ‘’Hé le type a gagné quoi, pourtant hier il était  derrière’’ s’exclame le tenancier de la cafette. Cette exclamation traduit la surprise générale de la victoire de Trump.

Donald Trump et Hilary Clinton
Donald Trump et Hilary Clinton

 

La nouvelle de cette victoire de Donald Trump amusait les uns et attristait les autres. La presse ivoirienne n’a pas manqué de s’approprier la victoire du malmené de la presse. Les journaux ivoiriens ont salué cette victoire de Trump. Les journaux réputés proche du pouvoir d’Abidjan (RHDP) ont salué sans grande chaleur la victoire de Trump. Si les journaux proches du parti au pouvoir rient jaune de cette surprise électorale ce n’est pas le cas chez les bleus. Les journaux bleus voient dans la victoire de Donald Trump la main de Dieu. Pour ceux-ci Dieu vient de punir un des soutiens forts du président Alassane Ouattara.

 

Donald Trump Président des Etats-Unis
Donald Trump
Président des Etats-Unis

Ce qu’on peut retenir de cet intérêt des ivoiriens pour les élections américaines, c’est que les ivoiriens sont plus américain que français. Jamais une élection n’avait suscitée autant de passion dans une nation.

Bon vent à Donald Trump.

 

 

 


Jacqueville: le rêve des plageurs

Les plages on en trouve dans tous les pays qui ont une bordure de mer mais aucune de ces plages n’est comparable à celle de Jacqueville. Nous nous sommes rendu là bas et ce que nous avons vu nous a profondément ému.

Plage de Jacqueville
Plage de Jacqueville

 

Nous sommes dimanche 16 Octobre 2016, il est environ 10h  lorsque  notre  groupe, excité, arrive dans le village de Sassako,  un village de la circonscription de Jacqueville.  Ce village a une grande ouverture sur la mer. Une mer qui se prolonge à perte de vue ‘’ Ah ! Que c’est immense ! ‘’ lance un ami dans le groupe.

La splendeur des cocotiers qui bordent la plage et la douceur du sable de la plage nous font oublier les aspérités du trajet Yopougon – Carrefour Jacqueville.

Bref, Nous sommes à la plage et nous comptons bien en profiter.

A notre entrée sur la plage, un jeune homme se présente à nous comme ‘’ le  commercial de ‘’dauphin beach’’. Il nous propose de venir dans son espace pour 500 frs au lieu de 1000 frs. On se regarde puis on lui donne rendez-vous  le temps de se concerter. Pour la petite histoire, sur les plages  de Côte d’Ivoire, des particuliers détiennent des espaces sur la plage dans lesquelles ils proposent divers services ‘’ chaises, tables, boissons alcoolisées, sucreries et douches. Tout pour le confort du plageur.

Quelques minutes après moult concertation et repérage, nous décidons de partir à ‘’dauphin beach’’.

La mer de Jacqueville n’a rien à voir avec la mer de Grande Bassam. La mer de Jacqueville est fougueuse, entraînante et envoûtante tandis que celle de Bassam est calme, douce et majestueuse. Depuis les  douloureux événements de Bassam, les ivoiriens se sont dirigés vers Jacqueville le temps de reprendre confiance à la plage de l’ancienne capitale de Côte d’Ivoire.

En attendant, Jacqueville accueille chaque week-end des centaines de plageurs qui viennent de Yopougon, Anyama, Attécoubé et Adjamé. ‘’Pas la peine de chercher loin ce qui est tout près ‘’ semble être la nouvelle réflexion des friands de plage.

L’eau est intéressante et les jeunes filles et garçons n’hésite pas à plonger dans les vagues blanches de la mer. Les éclats de rire et les pas de danses esquissés ça et là réveillent les bons souvenirs. On aperçoit deux éléments des forces républicaines de Côte d’Ivoire qui se font discret. Cette présence des forces armées rassure tout le monde.

Pendant que certains jouent dans les vagues  d’autres savourent la fraîcheur de la plage en prenant des boissons fraîches. Tout ça sous l’œil vigilant du maître nageur  qui veille au grain. ‘’On ne sait jamais’’  quelqu’un peut se noyer. Aux environs de 17 heures, le maître nageur parcours toute la plage au trot en disant aux nageurs ‘’Remontez, remontez la marée est haute ‘’. Pour le signifier aux nageurs, il plante un drapeau rouge.

Le soir, notre groupe quitte la plage. La fatigue se lit sur les visages mais tout le monde est heureux. Je vous invite à venir découvrir la plage de Jacqueville et je vous assure que vous direz la même chose que moi ‘’Jacqueville  c’est super cool’’.


L’histoire des sobriquets des Présidents Ivoiriens

 

La Côte d’Ivoire du haut de ses 56 ans à connu en cinq décennies, cinq présidents qui ont marqué sa jeune histoire.  Chaque Président a eu des affinités avec le peuple ivoirien. Le peuple ivoirien on le sait bien, aime donner de petits noms à ses présidents pour exprimer son affection à ceux-ci.

Il était une fois Papa Houphouët…

Felix Houphouet Boigny Premier president de la Côte d'Ivoire
Felix Houphouet Boigny
Premier president de la Côte d’Ivoire

 

Papa Houphouët était le premier président de la Côte d’Ivoire, il présida le destin de la Côte d’Ivoire de 1960 à 1993.  Papa Houphouët, comme l’appelait les ivoiriens était gentil et attentionné avec ses enfants (le peuple). Houphouët s’était battu, faisant des pieds et des mains, pour accorder l’indépendance  à ses enfants. Il est ainsi considéré comme le père de la nation. C’est tout naturellement que le peuple l’avait baptisé ‘’ Papa Houphouët’’ ou ‘’le vieux’’  à cause  de ses proverbes qu’il aimait utiliser pour illustrer ses propos. Le président avait des proverbes célèbres comme ‘’La paix n’est pas un vain mot, c’est un comportement’’. C’était sa signature, on peut le dire. On se souvient du proverbe qu’il avait utilisé pour recevoir Laurent Gbagbo (l’opposant acharné d’Houphouët)  qui revenait d’exil. Il avait dit ‘’ l’arbre ne se fâche jamais contre l’oiseau ‘’ l’arbre c’est la Côte d’Ivoire  et l’oiseau c’est Laurent Gbagbo. La Côte d’Ivoire l’aimait et tout le monde se reconnaissait en lui.  A sa mort en 1993, la Côte d’Ivoire se sentit orpheline.

N’Zuéba le digne héritier…

Henri Kona Bedié President de la république de Côte d'Ivoire (1993-1999)
Henri Kona Bedié
President de la république de Côte d’Ivoire (1993-1999)

 

Au lendemain de la mort du ‘’vieux’’, son héritier, que dis-je son dauphin constitutionnel, Henri Konan Bédié prit la relève. Les ivoiriens, en souvenir du ‘’vieux’’ l’acceptèrent  sans broncher. Henri Konan Bédié s’employa à faire oublier le vieux à travers des actes et des actions. Il oublia d’aimer le peuple comme le faisait le vieux. Et le peuple chercha un petit nom pour l’héritier du ‘’vieux’’. Les journalistes ont fini par trouver le petit nom de l’héritier et l’ont soufflé au peuple. Son nom était  ‘’N’zuéba’’. N’Zuéba c’est un nom Baoulé (une des 60 ethnies que compte la Côte d’Ivoire). Le peuple ne connaissait pas le sens de ce nom mais ça lui faisait rire de dire et répéter  ‘’N’zuéba !’’  , ‘’Hé ! N’zuéba vraiment c’est pas la peine’’.  C’était une manière pour le peuple de se consoler  de cette frustration. N’zuéba géra le pays de 1993 à 1999.

Un matin un vent de changement avait bouté N’zuéba hors du pouvoir.

Guéi Robert , le balayeur Balayé…

Guéi Robert Président de la republique de Côte d'voire (1999-2000)
Guéi Robert
Président de la republique de Côte d’voire
(1999-2000)

Un matin de Noel 1999 le Général Guéi Robert prit le pouvoir sans effusion de sang. Il ne laissa même pas la primeur au peuple de lui donner un nom. Il convoqua les journalistes et se baptisa devant toutes les plumes et caméras ‘’le Balayeur’’. Guéi Robert prétexta que Henri Kona Bédié dit N’zuéba avait salit la maison Côte d’Ivoire. Il s’était investit d’une mission celle de balayer la maison. Le Général d’armé reconverti en balayeur ne voulait pas garder le pouvoir, il voulait juste nettoyer la maison et installer un nouveau locataire. C’était le cadeau de Noel des ivoiriens.

Après avoir nettoyé la maison, le Balayeur refusa de passer le pouvoir le pouvoir à l’opposant historique Laurent Gbagbo qui attendait son heure.  Le natif de Kabakouma (un village de l’ouest de la Côte d’Ivoire) fut balayé par la colère du peuple qui ne toléra pas la trahison du Général. Le Général balaya la maison Côte d’Ivoire du 24 Décembre 1999 à Octobre 2000.

Laurent Gbagbo ou le Woody de Mama…

Laurent Gbagbo Président de la République de Côte d'Ivoire (2000-2011)
Laurent Gbagbo
Président de la République de Côte d’Ivoire (2000-2011)

Laurent Gbagbo arriva dans une maison mal balayé par ‘’Le balayeur ‘’.  Le peuple donna à Gbagbo ce qui est à Gbagbo en allant prendre le pouvoir dans la rue. Gbagbo connaissait le peuple, il avait vécu la misère, la prison et toute sorte d’humiliation avec le peuple. Le peuple le baptisa ‘’ Woody’’ ce qui signifie ‘’vrai garçon ‘’.

On l’appelait encore ‘’Séplou’’, le nom d’un bel oiseau chez les bétés (une des 60 ethnies que compte la Côte d’Ivoire).  Ces noms flatteurs exprimaient la relation parfaite entre le peuple et son dirigeant.

Cependant Gbagbo Laurent avait aussi droit aux surnoms de ses adversaires politiques. Certains l’appelaient ‘’le machiavel des lagunes’’ tant il le trouvant inconstant dans ses prises de positions.  D’autres le surnommaient ‘’Kouglizia’’, le nom d’un oiseau qui sème le malheur partout où il passe.  Gbagbo Laurent ‘’l’enfant du peuple ‘’  est on peut le dire adulé par le peuple. Malgré son séjour à la Haye, l’homme est toujours apprécié par une grande partie de la population ivoirienne.

ADO, Le Bravetchê…

Alassane Ouattara Président de la République de Côte d'Ivoire (2011- Aujourd'hui)
Alassane Ouattara
Président de la République de Côte d’Ivoire (2011- Aujourd’hui)

Le dernier président de la Côte d’Ivoire est de loin celui qui à eu un surnom fait sur pièce à partir de son nom. Il se nomme Alassane Dramane Ouattara, l’homme se projetant en président de la république de Côte d’Ivoire a laissé ses communicateurs choisir un nom qui parle au peuple. Eurêka ! Un acronyme,  ADO. Oui le peuple n’à qu’à l’appeler ADO. Et voilà comment commença l’aventure ADO avec le peuple de Côte d’Ivoire. Hai par les uns et adulé par les autres ADO a finit par prendre le pouvoir après une élection aux allures de guerre. Ce n’est finalement qu’après un troisième tour qu’on a appelé ‘’la bataille d’Abidjan’’ que l’homme providentiel  exerce le pouvoir. Son combat politique plein de coup d’éclats et d’incidents lui ont valu d’être baptisé par ses militants ‘’Bravetchê’’, le héros. Ses adversaires politiques le nommaient ‘’ Bandit tchê’’  chef  Bandit.

Nous avons fait le tour de  nos cinq Présidents qui ont filé le parfait amour avec le peuple pour certains et une relation compliquée pour d’autres avec le peuple. Les sobriquets des présidents ivoiriens sont intimement liés à l’histoire de la Côte d’Ivoire. Nous aurons l’occasion de parler de d’autres acteurs politiques de notre cher pays.

 

Tchelina SORO

 

 


Incertitude constitutionnelle

Que cache la nouvelle constitution ivoirienne? Bien malin est celui qui pourrait le dire.

Le problème c’est que personne ne sait et les rédacteurs de la nouvelle constitution ne semble pas pressé de faire connaître le contenu.

Pourtant, Les cadres du camp présidentielle commence à sillonner tout le pays pour obtenir le  »oui »au référendum.

Ainsi donc, on prépare le peuple à dire oui à une constitution qu’elle ne connaît pas.

L’opposition ivoirienne s’enflamme…

La classe politique est agitée à l’annonce de cette réforme constitutionnelle qui s’est transformée en une nouvelle.  On entend des slogans anti-constitutionnel:  »Non à une constitution CEDEAO »,  »La Côté d’ivoire n’a pas besoin d’une nouvelle constitution  ».

Certains hommes politiques exhortent le peuple à faire barrage à cette nouvelle constitution en votant  »Non »

À priori,  le gouvernement et l’opposition savent de quoi parle cette constitution. Tous sauf le peuple.

Et si le problème était ailleurs…

Le peuple ivoirien et sa classe politique s’inquiètent pour une seule raison:LE 3ème MANDAT.

On le sait, nos dirigeants africains ne se contentent jamais d’un seul mandat renouvelable une seule fois. Ils en veulent toujours plus. Regardons au Tchad avec Idriss Deby, au Congo RDC avec Katia ou au Gabon avec Ali Bingo.

Ces exemples précités justifient la peur des ivoiriens et celle de l’opposition politique qui voient d’un oeil méfiant ce désir du président Alassane Ouattara de modifier la constitution de 2000.

Les esprits s’échauffent avant le 30 Octobre prochain  date du référendum.

En attendant le référendum le camp présidentiel reste sourd et miel dans le secret constitutionnel.

 

 


BAZIE ET LA NYMPHOMANE ( 1 ère partie)

 

Bazié est un personnage atypique qui a l’art de se mettre dans des situations complexes. Mais heureusement pour lui, il parvient toujours à se sortir au grand soulagement de tous nos lecteurs. Cette semaine Bazié a fait la rencontre d’une jeune dame de laquelle il s’est épris. Cette jeune dame à un appétit sexuel qui ne dit pas son nom mais Bazié s’emploie à trouver comment la satisfaire…

 

Les femmes, Bazié pensait les connaître, il en avait connu des noirs, des jaunes, des rouges des laides, des jolies, des gentilles, des méchantes, des rousses, des brunes, des femmes de toutes sortes, des femmes de tout calibre mais pas une comme Matou.   Matou était inégalable dans l’art du lit. Matou ne se rassasiait jamais et si cela ne tenait qu’à elle Bazié n’irait pas au travaille, elle le préférait vautrer dans ses pagnes. Bazié s’était donné comme challenge de satisfaire Matou.

Mais comment Bazié avait rencontré Matou? C’était toute une histoire. Matou avait été donné en Mariage à un vieillard à l’âge de 16 ans parce que son père voulait éviter qu’elle lui ramène un enfant à la maison comme ses sœurs aînés. Matou n’avait pas osé désobéir à son père, elle avait rejoint son mari. Matou était une coépouse exemplaire. Elle respectait tout le monde seulement mais elle avait un petit défaut. Son défaut, elle aimait beaucoup les parties de jambes en l’air et cela le vieillard ne pouvait supporter. Au tout début du mariage le vieillard avait apprécié l’appétit sexuel de Matou, cela lui rappelait ses escapades de jeunesse. Ah mais le temps passé ne revient plus. Voilà le vieillard en avait assez. Matou faisait appeler le vieillard chaque fois que l’envie de faire un tour au septième ciel lui prenait. Elle le cherchait quand il était parmi ses pairs même quand il était au champ. Un beau jour le vieillard décida de répudier Matou prétextant que ‘’ cette petite fille là voulait sa mort’’ sans plus d’explication. C’est ainsi que Matou avait quitté son premier homme à 16 ans. Elle cherchait donc un autre homme pour satisfaire sa libido extraordinaire.

C’est au cours d’une causerie dans un point de vente de Koutoukou (une boisson forte qu’on trouve dans les cabarets en Côte d’Ivoire) endroit dont Bazié était un habitué   qu’il rencontra Matou venu aussi prendre un verre de koutoukou. Elle écouta Bazié vanter ses prouesses au lit. Toute chose qui intéressa Matou.

Le même soir Matou avait déménagé chez Bazié qui était jusque là célibataire. Matou ne ratait aucune occasion de faire Bagatelle. Le matin avant le réveil bagatelle, A midi avant la sieste bagatelle, Le soir avant de dormir bagatelle, pendant la nuit bagatelle. Bazié maigrissait à vu d’œil et Matou prenait des formes et des allures, elle brillait comme une mangue trempée dans de l’huile. Pour gérer cette situation Bazié avait trouvé une solution miracle. Celle qui allait calmer Matou…A suivre.

 

SORO Tchelina


Indépendance

 

La Côte d’Ivoire, à l’instar de nombreux pays de l’Afrique de l’Ouest, va célébrer ses 56 ans d’indépendance. Après cinq décennies, la nouvelle génération d’Africains ne croit plus à l’indépendance acquise par les luttes ou les négociations des pères de nos nations. Ce texte en parle avec éloquence. Indépendance dans la décadence.

 

Indépendance, dépendance

L’Afrique chante et danse aux dépends de ses dépendances

Les dirigeants africains dansent autour de leurs fortunes

Les peuples africains pensent à leurs infortunes

Indépendance acquise aux prix du sang et de la sueur

 

Indépendance gaspillée à coup de démocratie dictatoriale, de peur et de mensonge

Par des politiciens égoïstes et corrompus

Par des soldats et policiers qui ne connaissent que le langage des armes

Par des fonctionnaires qui manquent de patriotisme

Par des jeunes chômeurs à vie qui ont perdu tout espoir

 

CI

Indépendance des peuples hantés par le désespoir

Personne pour essuyer les yeux du peuple rempli de larmes

Le panier de la ménagère n’est pas indépendant

Indépendance, cadence

Bruits de bottes et tirs d’armes hantent le quotidien des peuples indépendants

Qui, plongés dans la guerre et la famine, perçoivent l’indépendance comme une utopie

 

Indépendance, tendance

Pays africains et dirigeants avertis rêvent émergence pour leurs peuples

Émergence dans l’indépendance

Émergence dans la dépendance

Peuples et dirigeants africains chantent et dansent

 

Jean-Paul SORO

 


BAZIE DEROUTE LES MICROBES

Image utilisée à titre d'illustration
Image utilisée à titre d’illustration

Depuis quelques jours, le phénomène des microbes avait  pris de l’ampleur. Il ne passait pas un jour sans qu’on entende parler d’une agression des microbes. Tantôt c’était Yopougon, un autres Abobo , le jour suivant Attécoubé. En réalité ces mauvais garnements (Abidjan on les appelle les petits maudits) ne laissaient aucun répit à la population et aux forces de sécurité. Très souvent il y avait mort d’homme après leurs passages.  C’est donc après avoir été moi même été victime d’une agression (j’en suis sorti indemne grâce à la force de mes jambes) de ses microbes d’un autre genre que j’ai décidé d’écrire cette  aventure de notre héros national avec  ses microbes.

Comme vous et moi Bazié avait très peur de ses enfants gangsters  surtout que son nouveau lieu de travail  était situé dans la commune de yopougon non loin d’une pharmacie bien connue. Bazié devait chaque matin quitter Adjamé pour rejoindre yopougon en passant par la casse d’Adjamé.

Bazié avait perdu le sommeil à force de penser  et c’est la peur au ventre qu’il se réveillait chaque matin  pour rejoindre yopougon. C’est un de ses quatre matins que Bazié fit la rencontre de ses redoutables garnements. C’était un de ses matins où on se réveille le sourire aux lèvres et qu’on prend la peine de saluer tous ceux qu’on rencontre sur son chemin. C’est un de ses matins où on sent la vie devant soi. Mais revenons aux faits.

Voici donc notre héros national, marchant comme quelqu’un qui a ramassé une fortune. Le voilà donc marchant au virage de la casse d’Adjamé. C’est donc à ce moment là qu’une envie pressante le pris. Un envie qu’il ne pouvait pas s’amuser à reporter. La casse était le meilleur endroit pour se soulager. Pressé par son envie, il ne fit pas attention à un essaim d’enfants qui jouaient aux billes.

Alors que Bazié se soulage donc, un des garnements se détache du groupe , vient vers lui et lui dit « Eh mon vieux  pourquoi tu pisses dans notre yôrô. Tu vas payer notre droit 2».  Bazié fit la sourde oreille. Il se demandait comment répondre à un enfant si mal élevé. Le petit garçon qui devait avoir  12  ans se fit menaçant  « mon vié, faut pas chauffer mon cœur hein3 ». Notre ami ne pouvait supporter l’arrogance de ce petit garçon.

Il voulut donc lui donner une belle correction mais quand il leva la main pour le frapper, il vit que les autres garnements l’avaient encerclé. Apeuré  Bazié chercha du regard parmi les gens qui passaient à proximité une aide mais personne  ne voulut s’arrêter.  Bazié regarda ses agresseurs, ils avaient troqué leurs billes contre des objets coupants : machettes, bouteilles cassées, rasoir, brosses à dent effiler, couteau suisse.

L’un des garnements avança au milieu du cercle et ordonna à Bazié de se tenir tranquille sinon ils allaient le sôgô4. Son portable, son porte monnaie même la photo de sa petite amie n’échappèrent pas à ceux que Bazié venait d’identifier comme des microbes.

Bazié n’aurait rien fait si les microbes n’avait pas décidé de le piqué piqué. Quand il comprit que sa docilité n’allait pas le sauver , Bazié agrippa celui qui venait de le fouiller lui donna un bon coup de coude dans le dos qui le mit K.o . Les autres devinrent menaçants et foncèrent tous sur lui. Bazié sentit des brûlures sur sa peau mais aucune lame ne rentra dans sa chaire. Bazié se laissa tomber  comme mort. Les microbes le croyant mort se félicitaient « on a dja le vié môgô maudit là 6».

C’est à ce moment que Bazié se saisit du pied du microbe qui était devant lui, le souleva et se servit de lui comme  on se sert d’un gourdin et commença à frapper  les autres. C’était la débandade chez les agresseurs de Bazié. Il laissa tomber le malheureux qu’il venait de secouer et se mit à poursuivre  les autres. Mais point de microbes. Bazié satisfait de cette belle leçon donnée aux microbes continua son chemin.

La nouvelle de la victoire de Bazié se répandit comme une trainée de poudre. Sur le chemin de son lieu de  travail de Bazié la foule avait formé une haie d’honneur, on chantait les louanges de Bazié. Du sable jusqu’à  bel air (pour ceux qui connaissent Yopougon)  il n’y avait que la foule. Les jeunes filles aux beaux seins venaient se frotter contre le visage de Bazié. Pour une fois Bazié avait gagné sans problème.  Comme on le dit chez nous en chaque personne se cache un super héros.

 

1-Microbe : c’est un terme utilisé pour qualifier ces groupes de bandits qui agressent en plein jour dans les rues d’Abidjan. Ces sont des enfants âgés de 12 à 18 ans.

2 Eh mon vieux  pourquoi tu pisses dans notre yôrô. Tu vas payer notre droit » :Eh mon vieux, arrête de pisser sur notre territoire.

3-« mon vié, faut pas chauffer mon cœur hein » :Mon vieux ne m’énerve pas.

4sôgô :piqué

5piqué piqué : transpercé au couteau

6-« on a dja le vié môgô maudit là » : On a tué le mauvais monsieur

 

Jean-Paul  SORO