Les trois clés d’un chef d’Etat africain

Article : Les trois clés d’un chef d’Etat africain
Crédit:
9 août 2017

Les trois clés d’un chef d’Etat africain

Il serait  prétentieux pour nous de dire qu’on peut lire dans la tête d’un être humain lambda à plus forte raison dans la tête d’un chef d’état africain. Les chefs d’états africains ont trois points en commun que nous nous efforcerons d’identifier. Le risque de perdre le pouvoir et la crainte de vivre dans la souffrance pousse les chefs d’états à l’irréparable…

Le syndrome de la nouvelle constitution

’Changer la constitution’’ semblent être une idée à la mode. Ce phénomène contamine nos chefs d’états les uns après les autres comme une épidémie mal maîtrisée. Plusieurs pays dont le Mali, la RDC de Kabila, La Côte d’Ivoire, le Rwanda et j’en passe ont connu des modifications constitutionnelles plébiscitées par des assemblées conquises. Des nouvelles constitutions taillées sur mesure pour permettre à nos chefs d’états de se glisser dans le boubou du nouveau candidat et de briguer un nouveau mandat. Le citoyen lambda ne peut s’empêcher de mener cette réflexion de bon sens dans le langage de proximité de rue de nos cités africaines ‘’y a quoi dans pouvoir même et puis quand tu prends tu veux plus laisser’’. Certains citoyens fustigent simplement nos chefs d’états qu’ils traitent de gourmands ‘’Tu manges un peu, quelqu’un aussi va manger, vraiment l’homme noir quoi. Ce n’est pas la peine quoi’’. On dit tous ceci sans savoir ce qu’il se passe dans l’esprit d’un président africain.

La démocratie selon les autocrates africains

En Afrique le pouvoir se trouve au bout du fusil comme le disait Mao Tse Toung. Les dirigeants africains l’ont si bien compris qu’ils ont tous appris à tirer comme des Lucky Luck pour ne jamais rater leurs cibles. C’est ainsi que  les coups d’états pleuvent sur l’Afrique  tous les jours. Chaque pays a son coup d’état, son président renversé (pour les présidents les plus chanceux), son dictateur tué (les malchanceux) et à la clé une junte militaire pour rétablir l’ordre social. Et comme toujours le peuple acclame avec joie et chasse les dictateurs désignés pour installer des autocrates.

Une kalash

C’est un peu une forme d’alternance du pouvoir. Je n’ai pas envie de citer Pierre Unkunrunziza du Burundi, Laurent Désiré Kabila du Congo de Papa Wemba, Denis Sassou N’guesso, l’éternel Robert Mugabe, le seigneur Paul Biya. Nos chers leaders africains imaginent donc des plans machiavéliques en organisant des élections dont eux seuls ont le secret ‘’celui qui organise les élections et qui les perds est un idiot’’ dixit l’un des doyens président. C’est aussi ça la démocratie sous nos tropiques. Le résultat des urnes importe peu, c’est plutôt ce qui sort de la bouche du président de l’organe chargé de l’organisation des élections.

La chasse aux sorcières

La tête d’un chef d’état africain doit être remplie de conversations étranges et difficiles à comprendre pour un citoyen qui ignore les choses du pouvoir. Tiraillé entre ‘’le partir ou le rester’’ très souvent ils décident de rester car partir n’est pas sans conséquence.

YAHYA JAMMEH – Ex président de la république de Gambie

L’actualité récente en Gambie illustre bien sur cette question. Yaya Jahmet avait reconnu la victoire de son rival Adama Barrow mais il s’était aussitôt rétracté après que le nouveau président eut fait miroiter un séjour à la Cour Pénale Internationale (CPI).

C’est après maintes médiations que le dictateur a fini par céder le pouvoir évitant ainsi un conflit militaire. Adama Barrow ne cesse de troubler le sommeil de son prédécesseur qui est en exil en Guinée Equatoriale. C’est donc l’une des raisons principales qui peut pousser un président africain à s’incruster dans le fauteuil présidentiel.

Partagez

Commentaires