Bazie et le mouton de Tabaski
Cette année la fête avait surpris notre super héros Bazié à Korhogo, une ville du nord de la Côte d’Ivoire. Bazié craignait de dépenser ces petites économies pour s’acheter un mouton mais c’était sans compter avec son épouse Matou. La fête de Tabaski approchait à grand pas et notre héros Bazié ne trouvait plus le sommeil. Les jours d’insomnies ne se comptaient plus. Son épouse Matou le boudait déjà comme chaque année à la même période. En vérité Bazié avait une ruse pour éviter d’acheter un bélier à un demi-million.
Il achetait une tête de mouton et des pattes qu’il faisait fumer au milieu de la cour de sorte que ceux qui aiment regarder dans les marmites des autres pouvaient dire partout ‘’Ah Bazié c’est un bon croyant il a tué un gros bélier’’. Quand Matou lui demandait pourquoi il se donnait tant de mal pour tromper tout le monde, il lui répondait ‘’Mouton c’est mouton non ?’’. Cette année Matou ne voulait plus se laisser faire par les moutons à la Bazié. Elle voulait son mouton, un gros bélier à trois cornes, un vrai mouton cette fois. Elle voulait qu’on parle du mouton de Bazié son mari dans toutes les familles du quartier. Pour convaincre son homme d’acheter son bélier, elle avait donc mis en place un stratagème dont les femmes seules peuvent connaître le secret pour lui forcer la main. Et son plan avait marché.
Excédé par les bouderies de sa femme Bazié racla ses tiroirs cassa ses coffres-forts et prit tout son argent qu’il collectait chez Marc la banque ambulante. Cela fait, il acheta un gros bélier au grand marché de Korhogo. Ah ! le bélier de Bazié, un bélier à trois cornes, une tête de buffle et des pattes longues et bien charnues. Bazié en était fière et avait presqu’oublié les sacrifices qu’il avait consentit pour s’offrir ce gros bélier. Après avoir parcouru une bonne distance, il voulut se reposer avec ce bélier robuste qui ne cessait de se rebeller.
Bazié attacha correctement son bélier et fit un nœud compliqué pour décourager les personnes qui seraient tentées de le voler. Assis face à son bélier, Bazié profitait du bon vent frais et léger qui venait du sommet du mont Korhogo. Fatigué il commença à somnoler en se retenant chaque fois qu’il se sentait tombé. Ce mouvement de tête fut perçu par le bélier comme une invitation au combat. Bien sûre que Bazié ignorait tout des intentions de ce Bélier djihadiste. Le Bélier prit du recule et quand Bazié emporté par le sommeil avança la tête le belier fonça et gboum ! bêêêêêêêêêê ! Notre héros Bazié tomba à la renverse devant une foule hilare. Fâché il prit son bélier qu’il tapota durement sur les flancs et dit une phrase quelque soit ta colère tu passeras à la marmite demain espèce de mouton. Les malheurs de Bazié avec son magnifique bélier ne faisait que commencer. (A suivre).
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